La démarche évaluative et les valeurs qui s’y rattachent

L’évaluation des apprentissages est un processus complexe. L’acte d’évaluer suit une démarche en plusieurs étapes. Malgré le déroulement séquentiel de la démarche, il est important de préciser que les étapes ne font pas partie d’un processus linéaire et rigide, il est itératif. Ainsi, en tout temps, la personne enseignante, selon les besoins de la situation d’apprentissage et d’évaluation, peut entreprendre une étape, puis revenir à une autre, puis reprendre et/ou continuer son évaluation. Tel que le propose plusieurs autrices, auteurs, la démarche évaluative comporte six étapes toutes aussi importantes les unes que les autres : planification, collecte de données, interprétation, jugement et décision, communication et évaluation de la démarche.   

Les six étapes de la démarche évaluative

Planification

La planification de l’évaluation va de pair avec la planification des situations d’enseignement-apprentissage. L’évaluation doit effectivement être en concordance avec ce que les personnes étudiantes font et apprennent.   

Collecte de données

La collecte de données qui vont servir à l’évaluation doit être préparée par le choix de la méthode ou de la stratégie d’évaluation appropriée. La collecte à proprement parler consiste à colliger les éléments des divers travaux faits par les personnes étudiantes. Les méthodes d’évaluation choisies doivent être variées, valides et fiables.   

Interprétation

L’interprétation permet de donner un sens aux données recueillies afin de porter un jugement de qualité et de prendre des décisions appropriées. Les grilles d’évaluation déterminent clairement les critères et les indicateurs des différents niveaux de respect de ces critères. Elles facilitent l’interprétation des éléments d’évaluation.   

Jugement et décision

L’étape du jugement et de la décision consiste à mettre un résultat sur une production et sur l’ensemble du trimestre. Le jugement doit être accompagné de commentaires qui facilitent sa compréhension. Rappelons que le jugement demeure subjectif, mais s’appuie sur la professionnalité de la personne enseignante, de même que sur les critères de validité, fiabilité, rigueur, transparence et cohérence.  

Communication

La communication des résultats à l’établissement se fait par le biais d’un système institutionnel. Cette étape concerne aussi la remise des résultats aux personnes étudiantes eux-mêmes. 

Évaluation de la démarche évaluative

À la fin de la démarche évaluative, il convient de se questionner quant aux outils d’évaluation et d’interprétation des résultats et aux résultats obtenus par les personnes étudiantes.

  • La stratégie globale d’évaluation a-t-elle permis d’obtenir un portrait juste des personnes étudiantes par rapport à tous les objectifs ou compétences à évaluer ?
  • L’évaluation vérifiait-elle ce qu’elle souhaitait vérifier ?
  • La qualité des travaux correspondait-elle à ce qui était anticipé ? Les grilles d’évaluation étaient-elles efficaces ?
  • Les personnes étudiantes ont-elles pu s’approprier clairement toute la démarche ? Les éléments d’évaluation ont-ils favorisé la réussite ?   

Tout au long de la démarche et pour chaque étape, les rétroactions sont présentes et proviennent à la fois des personnes étudiantes à la personne enseignante et vice-versa.   

Valeurs de l’évaluation

Les valeurs liées à l’évaluation sont celles qui guident les prises de décision tout au long de la démarche évaluative. Elles sont au nombre de six (6).

Justice : La justice se définit par une évaluation juste, qui respecte les droits, soit le droit de reprise et le droit d’appel et fait appel à l’égalité et à l’équité.   

Égalité : L’égalité implique que toutes les personnes étudiantes ont des chances égales de démontrer les apprentissages réalisés, et ce, tant dans la façon dont ils sont formés que dans le jugement porté sur leurs apprentissages.   

Équité : L’équité implique que l’on tienne compte des caractéristiques individuelles ou communes à certains groupes et que l’on se garde d’introduire un biais de quelque nature que ce soit.   

Rigueur : La rigueur se traduit par une évaluation soucieuse d’exactitude et de précision, par l’utilisation d’une instrumentation de qualité qui conduit à poser des jugements et à prendre des décisions.   

Cohérence : La cohérence suppose qu’il y a toujours un rapport étroit entre ce qui est évalué et ce qui fait l’objet d’apprentissage dans le programme de formation. Elle permet d’assurer la validité de l’évaluation.   

Transparence : La transparence contribue à asseoir la crédibilité́ de l’ensemble du système en faisant connaitre les normes et modalités d’évaluation et en les rendant claires et accessibles.